Descriptif de l'étape
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CIRCUIT 12 > l'Ardoukôba et la « Grande Faille » du Manda

  L'ITINÉRAIRE

A partir du carrefour du "volcan", la piste circule sur des coulées basaltiques provenant de la partie supérieure de la chaîne volcanique secondaire à la limite du Fieale. Avant d'atteindre la plaine apparaissent les dépôts sédimentaires lacustres: une couverture de calcaires consolidés protégent les calcaires pulvérulents à diatomites et Melania lesquels recouvrent des cendres volcaniques remaniées. Une coupe est bien visible de chaque côté de la piste avant d'atteindre le plancher sableux de la plaine d'Ounda Garrayto.

• LA CHAÎNE VOLCANIQUE SECONDAIRE > le Gale le Kôma et l'Hâhayta Kôma

Un axe parallèle à la chaîne axiale de l'Ardoukôba est situé au Sud-Est, entre le secteur du Fieale et le champ de lave de Manda, en bordure du système de failles (E) dont fait partie la "Grande Faille". Au Sud du Fieale et recouvrant les formations hyaloclastites, pyroclastites et dépôts remaniés, un volcanisme fissurale serpente le long de la pente occidentale de la grande voûte du Sisale Kôma. Cette formation repousse et recouvre les dépôts sédimentaires de l'ancien lac et constitue une seconde boursouflure dans le plancher du Rift. Les coulées basaltiques du piton Gale le Kôma (et plus au Nord-Ouest, celles du dôme basaltique d'Hâhayta Kôma) recouvrent à leur tour les coulées de lave de la boursouflure, le contact est bien visible dans les premiers cent mètres, au début du chemin pédestre descendant vers la plaine d'Inki Garrayto, à partir du "Parking de l'Ardoukôba". Les coulées issues des deux cratères présentent des formations de laves cordées et en tripes.

La fin de la piste (parfois appelée "Parking de l'Ardoukôba" est un passage entre au Nord-Ouest l'édifice volcanique du Gale le Kôma et au Sud-Est les coulées fissurales plus anciennes de la boursouflure.
Cette chaîne dite volcanique secondaire correspond à une zone d'activité tecto-volcanique en situation méridionale par rapport au bombement central; son activité est contemporaine des coulées du Manda.

• LA PLAINE D'INKI GARRAYTO > Stratification , les deux hornitos, failles

Au niveau de l'oued en début de parcours et en suivant la faille sur laquelle le petit Hornito est édifié, on a accès à des coupes permettant de mettre en évidence la chronologie des événements. On observe de la base vers la surface:

    les hyaloclastites remaniées
    les basaltes fissuraux des hornitos et de la boursouflure secondaire présentant des formations stromatolithiques incrustées
    les dépôts sédimentaires (calcaires pulvérulents à diatomite, calcaires consolidés, datés entre 9000 et 6000 ans),
    les coulées basaltiques récentes du Manda (noter là aussi les formations stromatolithiques qui tapissent certaines parties de la faille), des édifices de la boursouflure secondaire et du bombement central (moins de 2000 ans).

A la limite du bombement central et de la plaine d'Inki Garrayto, deux hornitos (édifices d'origine fissurale formés de scories soudées) sont alignés sur une même fissure. Le plus grand fait 15 m de haut et 30 m de diamètre. Leur bouche d'émission est circulaire et creuse, leur paroi interne est tapissée de calcaires d'origine hydrothermale indiquant une submersion lacustre. Les dépôts lacustres et volcano-sédimentaires recouvrent leur base et attestent de la présence du paléolac et d'une origine antérieure à celle des dépôts sédimentaires.

Chaque bordure de la plaine de l'Inki Garrayto présente des failles normales (dont la Grande Faille) aux regards opposés, orientées SE-NW, résultat de l'activité du rift (écartement et effondrement).

• L'ARDOUKÔBA > la dernière éruption volcanique (7 au 14 novembre 1978)

Se reporter au circuit 11.

• LA « GRANDE FAILLE » DU MANDA >

Entre le dôme d'Hâhayta Kôma et le lac Asal, le champ de lave de Manda, formé de coulées basaltiques récentes (moins de 2000 ans), représente une superficie de 20 km2. Les plus récentes coulées recouvrent les dépôts évaporitiques (gypse) âgés de 2000 ans. De nombreuses fissures sillonnent ce champ de lave. La plus importante, la Grande Faille forme une déchirure de plus de 5 km avec un rejet vertical de 5m par endroit, se terminant en éventail au niveau du Lac Asal. La grande Faille fait partie du sytème de failles (E) qui borde vers le Sud le plancher axial depuis le Lac Asal jusqu'au Baddi Kôma, en passant par le Belvédère. Les parois de ces failles sont souvent recouvertes de calcaires d'origine hydrothermale, ce qui prouverait une origine subaquatique lacustre. Il faut noter que ces fractures ont joué plusieurs fois dans ce secteur actif.

© 2000-2002 J-P Berger & A-M Caminiti

Mise à jour le 23.8.2003
Documents

• Carte IGN de Djibouti au 1:200000
• Carte géologique du Rift d'Asal
au 1:50000, L. Stieltjes (B.R.G.M.) et carte de Tadjourah (ISERST).

Itinéraire
Accès à la carte de l'excursion
et à la carte géologique




Figure 1. La plaine d'Ounda Garrayto.
En arrière plan le Gale le Kôma appartenant à la boursouflure secondaire.

Figure 2. La plaine d'Inki Garrayto.
Elle est parcourue de fractures , l'une d'elle longe le bombement central, elle a donné naissance aux hornitos.

Figure 3. La Grande Faille.
Elle s'étend sur 5 km jusqu'au lac Asal.

Figure 4. Le Gale le Kôma et l'Hâhayta Kôma.
Les coulées récentes du bombement volcanique
secondaire, au sud du plancher du rift.

Figure 5. Panorama sur les champs de lave et les plaines sédimentaires.