Descriptif de l'étape
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
18
TRAJET 1 > de Djibouti Ville à la dépression du Qaïd

  L'ITINÉRAIRE

• DJIBOUTI VILLE > situation et substrat

L'emplacement de la ville a été choisi pour la profondeur suffisante du benthos permettant l'approche des navires de fort tirant d'eau et pour les possibilités offertes par le relief facilitant la construction d'une ligne de chemin de fer entre la côte du Golfe d'Aden et Addis-Abeba en Ethiopie (2348 m de dénivellation pour une distance parcourue de 726 km).

La ville de Djibouti (fig. 1) est construite à partir de quelques îlots de récifs madréporiques émergés situés dans l'embouchure de l'oued Ambouli laquelle était occupée par une mangrove. Des récifs madréporiques identiques forment les îles de Moucha et Maskali (visite par la mer, chapitre 7 et fig. 8), au large de la ville à l'entrée du Golfe de Tadjourah.
Les parties les plus anciennes de la ville (Centre ville et Présidence, Plateau du Serpent et Hôpital Pelletier, quartier du Marabout) sont construites sur ces récifs. Entre les récifs, des remblais ont permis l'expansion autour du port (Quartiers du Marabout et Héron). Le reste de la ville ("les Quartiers") est construit sur les alluvions anciennes de l'Oued Ambouli. Le quartier de Balbala et les nouveaux quartiers qui se construisent le long de la RN1 sont situés pour leur part sur les coulées les plus récentes des Basaltes initiaux de l'ouverture du Golfe de Tadjourah.

Dans le contexte géotectonique de la ville de Djibouti, les risques sismiques sont relativement importants et les différents substrats ne présentent pas le même comportement face aux séismes. Les alluvions et les remblais amplifient les vibrations provoquées par les séismes: les alluvions peuvent subir des phénomènes de solifluxion en cas de fortes vibrations alors que les remblais trop récents et immergés peuvent être sujets à des tassements.

• LES BASALTES INITIAUX DE LA SÉRIE DE TADJOURAH > premières émissions fissurales de l'ouverture du Golfe.

En quittant Djibouti, passé le pont sur l'oued Ambouli, la route nationale 1, menant à l'intérieur du pays et en Ethiopie, gravit le front des coulées basaltiques récentes de la Série de Tadjourah pour traverser un dôme volcanique âgé de 1,3 Ma (Balbala, secteur d’Hayyablei).
Les Basaltes initiaux d'ouverture (entre 3 et 1 Ma) constituent une épaisse coulée d'origine principalement fissurale, pouvant atteindre 200m d'épaisseur, ayant emprunté l'ancien lit de l'oued Oué'a et provenant du plateau d'Arta et de quelques cratères alignés le long de la route à proximité de Djibouti.
Cette série se caractérise par sa présence symétrique au Nord et au Sud du Golfe et par une origine généralement subaquatique. Ce sont les premières émissions fissurales d'ouverture du Golfe et par là même des marqueurs chronologiques.
Les coulées viennent buter au sud contre le volcanisme plus ancien du Dalha reconnaissable à son relief (présence de dômes rhyolitiques).

Les coulées basaltiques sont fissurées et présentent quelques failles orientées WNW-ESE, occasionnées par la surrection du rift responsable du basculement des marges.
D'autre part, le système de fissures caractéristique des coulées basaltiques forme une partie de la nappe phréatique utilisée pour l'alimentation en eau de la ville. On observera sur le parcours les blocs de basalte, fissurés et encroûtés, dégagés lors de la construction de la route.
La limite occidentale au niveau du plateau d'Arta est marquée par une série de failles, à faible rejet, orientées NE-SW, qui s'étend de la côte à la vallée actuelle de l'oued Oué'a (2km après le village de Oué'a).

Principalement avant et après le PK20, les coulées volcaniques ont subi une forte altération donnant des champs de blocs basaltiques plus ou moins arrondis, enrobés d'une croûte carbonatée, et un sol latéritique de couleur ocre (fig 2). La présence de cette poche d'argile est à l'origine d'un projet d'irrigation qui a vu le jour et est actuellement abandonné.

Au carrefour avec le route d'Arta (fig. 3), la vue montre:
• l'écoulement en pente douce vers l'Est (Djibouti) des Basaltes initiaux, ce qui laisse à penser que les strates plus anciennes étaient basculées lors de l'écoulement (la confirmation se fera à la sortie d'Oué'a, par l'observation des strates de la série du Dalha sous-jacentes( fig. 4) ;
• le contact entre les Basaltes initiaux et les formations volcaniques basaltiques et rhyolitiques (dômes) du Dalha au sud ;
• la vallée de l'oued Oué'a formant en aval vers Djibouti, l'oued Ambouli.

• L'OBSERVATOIRE GÉOPHYSIQUE D'ARTA > surveillance de l'activité sismique de la région

Situé à Arta, dominant le golfe de Tadjourah et au loin le Ghoubbet, l'Observatoire (fig. 7) dépend conjointement de l'IPGP et de l'ISERST (Djibouti). Il gère les stations de surveillance sismique du territoire, réalise l'acquisition des données locales, participe à l'acquisition des mesures géométriques d'écartement, de nivellement et d'inclinaison au niveau du rift d'Asal.

Le travail de l'Observatoire est présenté sous forme d'une visite accompagnée des installations, d'un suivi de l'interprétation des données lors d'un séisme comme il peut y en avoir parfois 10 dans la journée et d'un exposé des interventions réalisées sur le terrain.

• LES BASALTES DE LA SÉRIE DU DALHA > stade précoce précédant l'ouverture du Golfe de Tadjourah

Tout au long du trajet jusqu'au PK51, cette série constitue le massif de Bour Ougoul. Elle est visible dès la sortie de Balbala et forme une barrière en direction du Sud. La route rejoint cette série à Oué'a (contact visible en plusieurs endroits, 1,2 km avant l'entrée du village et à la sortie).
A la sortie d'Oué'a (fig. 4), dans le virage avant de traverser l'oued, on observe vers l'Ouest et le sud le contact entre les Basaltes de Vallée (coulées récentes datées 2,8 Ma, sombres et fraîches de la série des Basaltes initiaux) et la série du Dalha (9 à 4 Ma). L'observation vers le sud au travers de l'oued montre tout particulièrement l'aspect érodé et le pendage vers le Nord-Est des strates de la série du Dalha sous-jacente.

• LA RÉGION D'ARTA > excursion en préparation

Au km 38, départ sur la droite d'une piste qui mène à Arta Plage à travers les rhyolites de la série dite de "Ribta" (3,6 Ma) correspondant au dernier épisode d'activité de la période du Dalha.

Deux pistes mènent à Arta Plage. Celle de gauche présente à mi-chemin, une bifurcation vers le Faré du Ghoubbet (plancher de l'extrémité orientale du rift Asal - Ghoubbet): belle vue sur le Ghoubbet et le rift, exactement dans l'axe.

• LES GLACIS ET LES DÉPÔTS FLUVIATILES DE L'OUED OUÉ'A >

La route suit la vallée de l'oued dont le fond est tapissé de glacis importants occupant toute la largeur de la vallée, ce qui indique un climat plus humide, quoique toujours très variable, durant les derniers dix mille ans (strates sédimentaires bien différenciées mais très mal classées (fig. 5).

• LES BASALTES DE LA SÉRIE STRATOÏDE >

Comparable au Dalha par son volume, la Série stratoïde occupe principalement l'Afar central, l'ensemble des strates pouvant dépasser 1000 mètres d'épaisseur. Dans les premiers kilomètres de la RN9, la série est seulement représentée par une fine pellicule recouvrant le Dalha.
La série stratoïde semble correspondre à la formation des planchers océaniques de la Mer Rouge et des golfes d'Aden et de Tadjourah.

A la hauteur du PK 51, vers le nord, s'observe le contact (fig. 6) entre la Série du Dalha (9 à 4 Ma) et la Série des basaltes stratoïdes (3,5 à 1,25 Ma).

Au PK 51, quitter la RN 1 en direction de Dikhil et l'Ethiopie, prendre à droite la RN 9 (route du Roi Fahd Abdoul Aziz ou route de l'Unité) en direction de Tadjourah.

• LA DÉPRESSION DU QAÏD > extrémité du rift Asal - Ghoubbet

Cette dépression est un sub-rift méridional avorté au niveau de l'extrémité orientale du rift Asal - Ghoubbet.
Elle constitue, comme le Petit et le Grand Bara, un bon exemple d'étude de la désagrégation des basaltes et de la sédimentation dans la dépression (voir arrêt 2).
On note la présence fréquente d'un paléosol séparant le Dalha et le Stratoïde (bien mis en valeur par les tranchées effectuées dans la falaise pour extraire les matériaux qui ont permis la construction de la route.

© 2000-2002 J-P Berger & A-M Caminiti

Mise à jour le 23.8.2003
Documents

• Carte IGN de Djibouti au 1:200000
• Cartes géologiques de Djibouti, d'Ali-Sabieh et de Tadjourah (I.S.E.R.S.T.)

Itinéraire
Accès à la carte


Figure 1. Carte géologique de la ville de Djibouti
Carte su sous-sol de la ville de Djibouti


Visite guidée à partir de la carte simplifiée du circuit


Figure 2. Poche de sol latéritique raviné aux environs du PK20 en direction d'Oué'a (photographie)


Figure 3. Vue sur les Basaltes d'ouverture du Golfe, depuis le carrefour de la route d'Arta, km.31 (photographie)
Vue sur les basaltes initiaux depuis Arta


Figure 4. Oué'a : le contact entre les basaltes initiaux, la série du Dalha et la série stratoïde (photographies interprétées)

Figure 5. L'oued Oué'a est un exemple de cours d'eau temporaire des régions sèches
(photographies et diaporama).
Contact Dahla Stratoïde, PK53


Figure 6. Contact entre les basaltes de la Série du Dalha et ceux de la Série stratoïde
(km 53, photographie).

Contact Dahla Stratoïde, PK53


Figure 7. Observatoire géophysique d'Arta (visite guidée).


Figure 8. Iles Moucha et Maskali

Figure9. Kor Ambado