LES CHAPITRES

• 1. PRÉSENTATION
• 2. GÉOLOGIE RÉGIONALE
• 3. EVOLUTION TECTONIQUE
• 4. MODÈLE DE LA TECTONIQUE DES PLAQUES
• 5. GÉNÉRALITÉS SUR LE VOLCANISME RELATIF À LA RÉGION
(A-M. Caminiti)
• 6. L'OBSERVATOIRE GÉOPHYSIQUE D'ARTA

• GÉNÉRALITÉS >

Le caractère exceptionnel de la dépression Afar a permis depuis le début des années 70 d'étudier à petite échelle le modèle de la tectonique des plaques. En cela la région a été l'objet de nombreuses recherches, de sujets de thèse et d'articles (se reporter à la biblographie). L'ouverture du Golfe de Tadjourah suivie par la mise en place de dépressions (Gobaad, Hanlé, Gaggade, Asal-Ghoubbet, Alols, Manda Inakir) marque le prolongement de la ride du Golfe d'Aden à l'intérieur du territoirede Djibouti dans le cadre d'une tentative de jonction avec le rift Mer Rouge (se reporter à la synthèse). Cette transition favorisée par la présence d'un point chaud (Triangle Afar) est le théâtre d'une activité volcanique et tectonique complexe.

Le bassin d’effondrement Asal - Ghoubbet al Kharâb est un modèle des premières phases de la genèse des marges continentales stables, entre le rift continental éthiopien et le rift Mer Rouge. Un étirement et un amincissement de la croûte continentale font apparaître une dépression dont les blocs faillés pivotent vers l’axe du rift. Les blocs basculés sont limités par un réseau de failles d’une grande complexité. Les fractures orientées parallèlement au rift constituent un réseau anastomosé.

Ce bassin, caractérisé par des mouvements d’effondrement, présente en certains endroits une subsidence importante attestée par une sédimentation rapide et par un gradient géothermique élevé. Ce secteur est caractérisé par les différentes phases initiales d’ouverture crustale. La phase initiale de rifting s’accompagne de dépôts de comblement de grabens (dépôts syn-rift).

Les dépôts sédimentaires sont typiques : faciès continentaux (épandages fluviatiles, dépôts lacustres), faciès volcano-sédimentaires, faciès évaporitiques et faciès récifaux. La présence de nombreux niveaux à forte concentration de matière organique, constitue probablement une formation initiale de sapropèles pouvant évoluer en roches pétroligènes. Ainsi, les forages de géothermie ont pu déceler des dépôts sédimentaires (argilites noires) entre les séries basaltiques du Stratoïde et du Dalha.

Avant la formation du rift d’Asal, des fractures de direction NNW - SSE ont découpé en blocs basculés les séries basaltiques du stratoïdes et du Dalha d’une manière monoclinale. Actuellement ce rift se situe dans un système de « Rift in Rift » nettement dissymétrique (L. Stieltjes, 1973 b).

• LA RÉGION ASAL - GHOUBBET > un rift actif très récent

Le fossé d’Asal est un rift actif dont l’origine de son aspect moderne est récente, moins de un million d’année (0,5 à 0,7 Ma). Il englobe le lac Asal et le golfe du Ghoubbet al Kharâb. Le volume de lave émise durant le processus est tel que les structures tectoniques plus anciennes ont été masquées rendant impossible la visualisation de ce que fut le rift au début de sa formation et difficile la datation des phases initiales.

Ce rift présente de nombreuses manifestations de distension crustale : failles ouvertes, volcanisme récent et flux de chaleur important. De nombreux cônes volcaniques parsèment ce secteur. Le volcan le plus récent est l’Ardoukôba, jailli entre le 7 et le 14 novembre 1978.

La zone d’Asal - Ghoubbet est la continuité de la déchirure de la dorsale océanique du Golfe d’Aden. Les mouvements tectoniques de cette zone sont de type distensif. De nombreux épicentres sismiques sont situés le long de cette nouvelle dorsale. Djibouti connaît en permanence des crises sismiques de faible amplitude, dont les plus importantes sont inférieures à 6 sur l’échelle de Richter.

La région Asal - Ghoubbet présente une surrection, une barrière terrestre de 12 km de long et 10 km de large, de type volcano-tectonique. C'est le rift émergé, particularité qui facilite l'étude des phénomènes géologiques et place la région au centre des recherches sur la tectonique des plaques.

C’est un bassin dissymétrique, correspondant à un fossé d’effondrement, formé de gradins successifs abaissés les uns par rapport aux autres par des failles normales. L’axe est déplacé vers le Nord en bordure des monts Dat Ali. Si la distension se poursuit, dans quelques millions d’années, cette zone est vouée, par le jeu de l’écartement des plaques continentales, à devenir une mer ou un océan qui mériterait alors l’appellation de Mer ou d'Océan Afar ou Dankali.