Dernière mise à jour le 27/01/17
Le Précambrien - Protérozoïque ( -4500 à -570 Ma )
Une durée de presque 4 milliards d'années

1. Les terrains précambriens
  • En France, ils affleurent surtout dans le Massif Armoricain (Bretagne).

  • Hors de France, ils peuvent couvrir de grandes surfaces. Ils affleurent en Afrique, au Brésil au Canada, en Australie.

  • Les terrains précambriens forment le socle de la péninsule arabique sous les strates sédimentaires et apparaît à l'occasion des dômes de sel formant des îles au large de la côte émirienne (en particulier Sir Bani Yas Island et Delma Island, image ci-contre). Ces roches affleurent de manière plus importante dans la région de la Mer Rouge. Ces terrains précambriens de la péninsule sont volcaniques et sédimentaires avec d'importants dépôts de sel et gypse (climat aride évaporitique).

  • À l'échelle mondiale ce sont surtout des granites et des roches métamorphiques, bien peu de roches sédimentaires sont conservées. Avec l’érosion et la tectonique des plaques, les matériaux circulent et les roches précambriennes sont si anciennes qu'elles ont été en grande partie reprises dans le cycle de la matière, réutilisées pour former des roches sédimentaires plus jeunes. Seules les régions « calmes » (centre de plaque, marges passives) présentent encore des roches datées du Précambrien.

  • La reconstitution d'ensemble de la géographie précambrienne est difficile.
    On sait tout de même que :
    • le Précambrien présente deux importantes glaciations entre –2500 et –2000 Ma et entre –1000 et –500 Ma,
    • la fin du Précambrien est caractérisée par un rassemblement des plaques continentales pour former un premier supercontinent unique par réunion de toutes les plaques existantes : la Rodinia (ou carte simplifiée) à l’origine de l’orogenèse cadomienne.

2. L'origine de la vie

  • Le milieu primitif était très hostile avec des températures très élevées (peut-être 2000°C) et une atmosphère irrespirable sans oxygène, riche en dioxyde de carbone, chargée de vapeur d'eau, mais aussi d'hydrogène (H2), méthane (CH4), ammoniac (NH3), hydrogène sulfureux (H2S), gaz toxiques pour les êtres vivants, mais pouvant être des sources d'énergie.
  • Les premières traces de vie se rencontrent dans des terrains âgés entre 3,8 (?) et 3,4 milliards d'années. Ce sont des constructions de carbonate de calcium nommées stromatolites et des strates contenant des minéraux oxydés (preuves de photosynthèse qui dégage du dioxygène).
    • Des Algues bleues (cyanobactéries) encore connues actuellement, organisées comme des Bactéries, sont chargées de chlorophylle. Elles utilisent activement le dioxyde de carbone et rejettent de l'oxygène pour faire la photosynthèse. La consommation du dioxyde de carbone dissout dans l’eau entraîne le dépôt de fines couches de calcaire qui construisent les stromatolites.
    • Un peu plus tard sont apparues de vraies bactéries.
  • Dans les océans actuels, près des dorsales océaniques, là où le volcanisme entretient une température élevée et produit les gaz de l'atmosphère primitive, on retrouve des Bactéries qui rappellent la vie primitive elles se nourrissent des éléments de ces gaz, en tirent leur énergie et sont ainsi le point de départ d'une chaîne alimentaire (et aussi geysers).
  • Ainsi, très lentement, grâce aux Bactéries et aux Algues bleues, l'atmosphère a évolué peu à peu, s'appauvrissant en dioxyde de carbone et gaz toxiques, recevant des traces d'oxygène (car la plupart de l'oxygène produit restait dans l'eau et servait à oxyder les éléments comme le fer).
  • Des substances organiques devenaient disponibles par la photosynthèse permettant la mise en place de chaînes alimentaires avec producteurs primaires et consommateurs et détrtitivores.
  • La température s'abaissait aussi.
  • Le milieu permit alors l'apparition de formes vivantes plus grandes et plus complexes il y a environ 1,5 milliard d'années, des formes que nous connaissons mal car elles se sont mal conservées, mais qui sont les ancêtres des formes vivantes actuelles.
  • Plusieurs faunes et flores sont apparues à la fin du Précambrien et au début du Cambrien, signe d’importantes tentatives d’évolution des êtres vivants.
  • La première faune bien étudiée est celle d’Ediacara (en Australie). Elle était principalement constituée d’animaux à corps mou,
    • certains aux formes de méduses,
    • les premiers animaux segmentés (annélides primitifs) comme Dickinsonia ou Spriggina (ci-contre),
    • d’autres aux structures inconnues ensuite.
    • Cette faune date de –630 à –590 Ma. Elle est aussi connue en Afrique du Sud, en Scandinavie, en Sibérie, en Angleterre. Elle semble donc avoir été répandue à cette époque.
    • Cette faune est totalement originale, elle correspond à une importante innovation très inventive. Mais certaines formes de vie observées à cette époque ne semblent pas avoir eu de descendants évolutifs.
"Vers" primitifs de la faune d’Ediacara : Spriggina.

3. Conclusion

  • La durée du Précambrien (les 7/8 de l'histoire de la Terre) explique l'importance des événements qui s'y sont déroulés, malheureusement très mal conservés. La vie est apparue et son évolution a abouti aux formes vivantes très variées dont on retrouve les restes (fossiles) dès le début de l'ère primaire.

De - 570 à - 225 Ma vient l'ère primaire, d'une durée de 350 Ma, après les 4000 Ma du Précambrien. Les ères suivantes sont de plus en plus courtes. Pourquoi ?
Quelles sont les bases du découpage des temps géologiques ?

Suite - L'ère Primaire