Dernière mise à jour le 5/10/15
Chapitre 1
Séquence 2
"Comment les conditions de vie dans le milieu influent-elles sur la reproduction sexuée et ainsi sur le devenir de l'espèce sur la planète ?"



III. L'homme intervient sur la reproduction des espèces sauvages

Premier exemple : la raréfaction de la "Chevêche d'Athéna" en France

  • La Chevêche d'Athéna est un oiseau qui prospère dans les régions de bocages. Une région de bocage se caractérise par des cultures en champs (blé, avoine, maïs) et en prairies dédiés au pâturage, (ou au fauchage)? Ces cultures sont de taille moyenne, limitée par des haies formées d'arbustes et de quelques gros arbres (chêne, par exemple). De petites fermes sont dispersées dans ce paysage.
  • Les haies avec les arbustes, les grands arbres (dont certains sont morts sans être abattus) forment un habitat pour une faune riche en insectes et petits mammifères qui entrent dans l'alimentation de la Chevêche. Les trous des arbres, les granges sont des lieux de refuge et nidification pour la Chevêche.
  • La modernisation de l'agriculture, le regroupement des terres, la nécessité d'utiliser des engins agricoles de grande taille, amènent à couper les haies pour regrouper les terres. Les habitats sont détruits. L'emploi des pesticides fait disparaître les insectes et perturbe les maillons supérieurs de la chaîne alimentaire.
  • Ainsi l'Homme intervient sur les ressources alimentaires et les habitats de la Chevêche entraînant sa disparition (4/5e en 40 ans).
  • Des associations, comme la ligue de protection des oiseaux (LPO), réagissent avec les bénévoles pour disposer des nichoirs appropriés et sécuriser les zones dangereuses à proximité des fils électriques, par exemple.
  • L'Homme détruit sans souvent en être toujours conscient son environnement, il est aussi capable de réagir en cherchant des solutions.
Deuxième exemple : la disparition des abeilles en France
  • Depuis plusieurs années, on observe une très nette diminution du nombre des abeilles domestiques (abeille sociale produisant le miel) et des abeilles solitaires sauvages (moins connues quoique aussi sinon plus importantes).
  • Cette disparition est liée à des épidémies virales ou bactériennes mais principalement à l'épandage d'insecticides qui tuent les abeilles qui butinent à proximité des champs cultivés.
  • La disparition des abeilles, outre la diminution de la production de miel, aura un impact bien plus important car l'abeille est pollinisatrice, ce qui signifie que si la pollinisation ne se fait pas ou mal, nous n'aurons plus suffisamment de fruits et légumes.
    Pas de fécondation = pas de fleurs qui se transforme en fruit et pas de graines.


IV. L'homme intervient sur la reproduction des espèces domestiquées pour les améliorer selon ses besoins

Document 1. Rôle de l'Homme sur la diversité végétale des plantes sauvages et domestiquées
Document 2. La diversité des plantes cultivées: une nouvelle perspective pour l’agriculture
  • Depuis 10 000 ans, l'homme est devenu sédentaire, il est passé de "chasseur - cueilleur" à agriculteur (culture et élevage). Il a domestiqué des plantes et des animaux, les a croisé et sélectionné.
    • Il a de ce fait améliorer la biodiversité des espèces et des races pour améliorer la productivité.
    • Le besoin alimentaire lié à l'accroissement de la population, à travers les millénaires et les siècles, a entraîné la déforestation et la conquête des écosystèmes sauvages, réduisant d'autant la biodiversité sauvage. Ce phénomène s'est s'accentué depuis quelques décennies avec l'urbanisation croissante.
  • L'Homme avec les Grandes Découvertes (Christophe Colomb), les voyages (Marco Polo), les conquêtes, a déplacé et acclimaté de nombreuses espèces domestiques animales et végétales (voir Origine de quelques plantes cultivées).
  • Dans les dernières décennies (après la 2e guerre mondiale), les besoins alimentaires croissants ont amené une agriculture moderne intensive (la révolution verte) qui a sélectionné quelques espèces animales surproductrices (la race de vache Holstein, pour le lait par exemple) au détriment des espèces domestiquées rustiques, moins productives.
Un exercice en complément : l'Homme modifie les habitats et perturbe la diversité des espèces par JP Gallerand


V. L'homme intervient sur la reproduction des espèces "nuisibles" par la lutte biologique

Exemple de la lutte biologique contre le ver de la grappe dans les vignes

Document 1. "Eudemis", papillon responsable de la maladie du "Ver de la grappe"
  • La maladie de la grappe est provoquée par un papillon "Eudemis" qui pond ses oeufs sur la vigne. La chenille lorsque l'oeuf éclot se nourrit des boutons floraux puis les grains de raisin.
  • Populairement, la chenille est associé à l'idée de ver, mais ce n'est pas un ver, c'est la larve du papillon.
  • La chenille est nuisible à double titre : elle endommage les grains de raisins mais surtout, en blessant la peau des grains favorise le développement dans les grains de la Pourriture grise, une moisissure qui rend le raisin impropre à la consommation.
Document 2. Lutte biologique contre le "Ver de la grappe" : un traitement par confusion sexuelle
  • La méthode biologique cherche à empêcher la rencontre des papillons mâle et femelle et ainsi, empêcher la fécondation des femelles
  • Les femelles non fécondées ne pondent pas d'oeufs.
  • Pour cela on installe des "appâts" qui attirent les mâles à l'extérieur des vignobles et disperse les messages chimiques émis par les femelles prêtes à être fécondées. Les mâles cherchent en vain les femelles fécondables.
  • Cette méthodes remplace avantageusement les insecticides dangereux pour l'environnement, les abeilles et permet d'obtenir des grappes de raisin "bio".